La sortie de résidence de l’autrice Maud Joiret se tiendra le 12 décembre à 17h au studio de la Maison de la littérature. Ce sera l’occasion pour Maud, accompagnée de l’artiste sonore Alexandre Berthier, de présenter une nouvelle mouture de leur performance Gober tout, qui avait d’abord été présenté en décembre 2023 lors de l’événement Are-Sommes-Sonnes d’Avatar.
Maud et Alexandre dévoileront une nouvelle mouture de cette création. Les textes de Maud répondront aux échos de quatre voix de poétesses québécoises : Carol-Ann Belzil-Normand, Juliette Bernatchez, Judy Quinn et Maude Veilleux à travers une mise en scène alliant une ambiance sonore singulière créée par Alexandre et une vidéo artistique signée Catherine Bélanger.
Cette seconde résidence de création avait pour but de rendre sensible l’évolution de la solitude vers la rencontre et les étapes de transformation de la voix et du corps. Appuyée par la direction artistique de Rhizome, Maud et Alexandre ont mené des recherches sonores pour tenter de montrer ce qui se fait et se joue dans le corps lors d’une performance. Comme si elle les avait gobé, Maud unit les voix des poétesses à la sienne.
Gober tout est une ode à la poésie écrite par des femmes, une recherche sur les influences à l’œuvre et une interrogation sur ce que signifie la légitimité pour une femme qui écrit. Cela se traduit sur scène par l’expression textuelle, visuelle, sonore, performative, et à travers l’incorporation sur scène de quatre voix de poétesses québécoises alimentant cette recherche. À la frontière des genres, la poète questionne avec une langue multiple l’époque et les rapports au corps et au désir. Imbibée d’influences, littéraires et pop, consciente d’un héritage culturel plus que jamais situé (intimement, politiquement), Maud Joiret cherche à traquer les tabous qui sourdent dans la vie quotidienne, les clichés qui « défoncent la possibilité d’une présence nue », les récits automatiques qu’on met en place pour se et nous raconter. Tout devient à gober dans cette recherche, chaque parcelle de paysage est à retraduire, chaque situation à décoder et à relire. Par une élocution fine et maîtrisée, Maud Joiret donne vie à une parole ou chaque mot résonne avec une intention vibrante et nuancée.
Maud Joiret
Maud Joiret est née à Bruxelles en 1986. Poétesse et performeuse, elle est également chroniqueuse. Elle a accompagné pendant plus de dix ans des auteur·trices belges sur le site web www.bela.be en plus d’avoir participé à de nombreux jurys, appels de textes, animation de rencontres et présence marquée sur les réseaux sociaux. “Cobalt”, son premier recueil de poésie (éditions Tétras-lyre), a reçu le prix de la première œuvre de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2020 et a été adapté en vidéo. Son deuxième livre, “JERK”, publié en 2022 aux éditions l’Arbre de Diane, a été porté à la scène dans une forme qui mêle texte, musique et danse. Son écriture empoigne désirs et réel, traque les tabous et cherche les mots d’un déploiement. Hybridant volontiers les registres et les genres, sa poésie cherche les points-limites des sensations et des narrations. En articulant les pulsations de l’intérieur et de l’extérieur, elle travaille humour, mélancolie, jeu et mordant pour rythmer une quête de sens. Sa langue invente ses propres formes, s’éclate sur la page, vise l’endroit où faire mouche. Elle est également publiée dans des revues et des anthologies, en Belgique, en France et au Mexique. Entre 2020 et 2022, elle a remporté des bourses et des prix de la part de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Alexandre Berthier
Depuis 2004 la pratique artistique d’Alexandre Berthier évolue au sein de trois domaines qui parfois se recoupent : les arts visuels, les arts médiatiques ainsi que les arts de la scène. Dans la plupart de ses projets, il collabore avec d’autres artistes. Sa principale collaboration se fait avec l’artiste Karl-Otto von Oertzen sous le duo Marswalkers, qui existe depuis plus d’une vingtaine d’années. Ils ont présenté leur travail dans des centres comme CIANT à Prague, Te Public à Birmingham, Wimbledon School of Art à Londres, Rockport Center for Contemporary Art aux USA, centre d’art l’Œil de Poisson à Québec, ainsi qu’au centre d’art TUPAC à Lima, Pérou. En solo, Alexandre Berthier développe sa pratique personnelle de la vidéo, du son et de la photographie. Son travail a été montré entre autres dans les festivals suivants : Mois Multi à Québec, Bains Numériques à Paris, Nouveau Cinéma à Montréal, Sounds like à Saskatoon, au centre d’art Espace F à Matane. En parallèle, il crée des conceptions vidéo et audio pour divers commanditaires : centres d’art, compagnies de danse et de théâtre. Il a par exemple participé au parcours du Carrefour de théâtre en 2013 et 2014, et collabore régulièrement avec les compagnies Théâtre Rude Ingénierie, l’Orchestre d’Hommes Orchestres ainsi que la compagnie de danse Code Universel. Il a été 2 ans programmateur vidéo au Cercle à Québec, et on fait régulièrement appel à lui pour des conceptions vidéo live pour différents évènements : MNBAQ, Manif d’Art, Festival d’Été, OSQ, Mois Multi … Il fait la direction photo et/ou réalise régulièrement des vidéos pour différents artistes et centres d’art, ainsi que des créations sonores. Il a réalisé des créations sonores pour le Musée de la Civilisation à Québec, Rhizome et pour des artistes.
Partenaires
Cette résidence a obtenu l’appui financier de Wallonie-Bruxelles international. Elle est réalisée par Rhizome en collaboration avec les Midis de la poésie de Bruxelles.