Direction littéraire et coordination du projet : Bertrand Laverdure
Album enregistré au Badass Studio de Jef Fortin à Sainte-Marthe-sur-le-Lac entre mai et août 2015
Révision des textes : Sébastien Lamarre et Anne-Marie Desmeules
Design de la pochette : btd-studio.com
Design du logo : Ping Pong Ping
Impression : Precision Record Pressing
Tirage : 500 copies
La production du vinyle est le fruit d’une campagne de sociofinancement
réalisée par le biais du site Indiegogo; nous remercions chaleureusement tous les précieux contributeurs. 

Le projet

Cinq poètes ont écrit chacun deux textes afin que la formation de speed métal Anonymus les mette en musique. Au départ, le chanteur du groupe, Oscar Soutto, devait chanter les textes, mais il a rapidement convaincu les poètes de le faire eux-même. Cela, certainement afin qu’ils aient l’occasion de se doper à l’adrénaline de leurs poèmes! 

Dix pièces originales écrites par Bertrand Laverdure, l’instigateur du projet, Roger Des Roches, Érika Soucy, Benoit Jutras, Thierry Dimanche et composées par Anonymus. 

Il en résulte un vinyle de poésie métal! Un très joli objet, design et tout, avec livret. 

Le vinyle est disponible :
À Québec ; au Knock-out (832, St-Joseph Est) et chez Pantoute (1100, rue St-Jean // 286, rue St-Joseph
À Montréal ; à la librairie Le port de tête (262, avenue du Mont-Royal Est) et chez l’Oblique (4333 Rue Rivard).
Retrouvez la version digitale du disque sur Bandcamp .

Du vibrato stridulant d’un chanteur/poète à la Judas Priest, à la voix rauque et criarde d’une Joan Jett matinée de Laurence Jalbert, en passant par l’énergie violente, contagieuse, d’un Henry Rollins esthète aux pouvoirs chamaniques, sans oublier le faux calme d’un Keith Richards princier et agressif ou la volée de bois vert d’un punk hardeux aux accents de Bérurier noir, la variété des prestations musicalo-poétiques de ce vinyle est manifeste.

Pourquoi un vinyle de poésie-métal

Pourquoi la poésie devrait-elle se frotter au speed métal?

Pour la folie, pour l’énergie, mais, surtout, pour la beauté de l’oxymore. C’est vrai que l’association est surprenante!

On a vu souvent les poètes se frotter au jazz, à la musique actuelle, au rock et même au hip hop, mais, jusqu’ici, on avait cru que les univers du speed métal et de la poésie évoluaient sur des trajectoires aussi droites que parallèles.

Mais non!

Rien n’est droit dans l’univers et la gravité des lourds accords métalisés a su attirer la poésie et provoquer une riche collision.

Semblable à un accélérateur de particules, la vitesse d’exécution de ces musiciens véloces accélèrent les vocables de poètes, gonflent leurs voix, projettent leurs cris.

L’association est surprenante, certes, mais Poésie Oralité Musique Métal Écrit, se distingue aussi par le fait que les chansons sont écrites. Il ne s’agit pas de lecture avec accompagnement musical improvisé. En cela, le projet s’approche davantage de celui d’un Lucien Francœur avec Aut’Chose.

Et, franchement, vu l’alignement de poètes du projet P.O.M.M.E., nous avons toutes les raisons de croire que ce vinyle sera certainement un item de collection marquant d’une pierre noire (aux douces irisations) la littérature québécoise.

Historique

Présenté trois fois devant des spectateurs ébahis, étonnés ou transfigurés, le spectacle P.O.M.M.E. (poésie oralité métal musique écrit) a gagné ses épaulettes, ses lettres de noblesse et est réellement devenu avec le temps un monstre dérangeant, un spectacle abouti, un mariage fébrile et étrangement harmonieux. 
Au Mois de la poésie 2012, au FestivalOFF de Québec en 2013, à Sudbury au Salon du livre de 2014, les poètes se sont offerts en pâture, ont chanté leurs textes et blasphémé en spoken word leurs mots acides à un public électrisé recevant simultanément les décharges des musiques d’ANONYMUS.

Extrait du préambule du vinyle, composé par Bertrand Laverdure

« J’avais une obsession depuis quelques années : jumeler de la poésie costaude, contemporaine, aucunement destinée aux spectateurs de Star Académie et à ceux de Justin Bieber avec de la musique énervée, râpeuse, lourde de cette lourdeur de jugement dernier, pleine de guitares rapides. Offrir le combo à épines (studs) parfait pour un événement porc-épic (épique), voilà ce que j’avais en tête. Pour la petite histoire, l’idée m’est venue bien avant le Lulu de Reed/Metallica. J’insiste.

Fort de ce constat que la poésie contemporaine et le heavy métal ont en commun de réfléchir sur le monde à partir d’une posture marginale, souvent mélancolique, commentant à qui mieux mieux sans le savoir et de toutes les façons possibles les œuvres de Cioran (dont L’inconvénient d’être né porte un titre qui pourrait sonner comme un hymne métal), je me suis mis à la tâche. Trouver un groupe metal polyvalent qui chante en français et n’a pas peur de la poésie contemporaine fut simple : il n’y avait qu’ANONYMUS au Québec qui réunissait le fait français avec cette capacité d’autodérision, d’exécution musicale exceptionnelle, d’ironie. Leur association avec Mononc’ Serge était en soi un pacte avec le diable de la vulgarité et tout à la fois avec la profondeur et le haut sarcasme.

Qui savait que les poètes québécois écoutent du heavy metal, à part ceux qui ont comme ami Facebook Roger Des Roches? Le heavy metal est une musique de rage concertée, sans dilution et la poésie ressemble parfois à ce genre de murs de mots, de solos de métaphores, de stries verbales incantatoires, de vitre cassée.

Thierry Dimanche, anciennement critique de disques à Voir et amateur éclairé de musique étrange et agressive était le candidat idéal pour tenter cette expérience; Roger Des Roches, connaisseur de heavy metal, mentor de toute une jeunesse, fier auditeur de la diversité de ce champ musical, tatoué et arborant une chevelure électrique était un incontournable; Erika Soucy, performeuse théâtrale, poète de la vulgarité brutale du quotidien, fan d’ANONYMUS, relevait de l’évidence; Benoit Jutras, chimiste et chirurgien de la métaphore, ancien chanteur d’un groupe électro-pop, dandy notoire, à l’imaginaire de poupées désarticulées ne pouvait être écarté de ce genre de projet et moi, ancien chanteur d’un groupe punk-ska, les Locker 101 (en hommage à Orwell), amateur de performances provocatrices, musicien de sous-sol et poète de la démesure du mal de vivre (Dark side of the « forme »), aurons la chance de partager la scène avec l’un des meilleurs groupes metal du Québec. »

ANONYMUS

Maintenant qualifié de vétéran du métal québécois, ANONYMUS propose depuis 1989, une passion pour la musique agressive et furieuse.

Depuis 2006, ANONYMUS n’a pas chômé. Sortie de l’album Chapter Chaos Begins, en octobre 2006, une tournée du Québec, du Canada et de la France qui durera environ 2 ans. Pendant la tournée, ils travaillent dans le plus grand secret sur Musique Barbare, second opus en compagnie de Mononc’Serge qui sortira en novembre 2008. Durant la tournée de Musique Barbare, le groupe lance la compilation XX Métal, qui inclut un CD/DVD, pour souligner le 20e anniversaire d’ANONYMUS accompagné d’une tournée au Québec avec Marco Calliari. Mononc’Serge et Anonymus feront environ 200 concerts au Québec, en France, en Belgique et en Suisse avec l’aventure Musique Barbare. Pour immortaliser le tout en beauté, un DVD intitulé Final Bâton verra le jour question de garder un souvenir audiovisuel impérisable sur les deux dernières années de tournées communes remplies de vulgarité et de moments hilarants.

Le retour d’ANONYMUS à l’état brut et en français!

Pour les suivre, rendez-vous sur FacebookTwitterYouTubeITunes

Les artistes

Bertrand Laverdure

Quelques mots du poète :

MANUEL D’ASSEMBLAGE DU JEUNE POÈTE 
Quoi que nous fassions, la vie nous mène au pilori de la souffrance psychique ou physique. Ceci est un guide sans affèterie qui rappelle au jeune poète que même la poésie ne nous sauve pas de notre condition d’humain souffrant. À travers elle, nous nous arrachons à la torpeur et nous domptons notre désarroi, mais même en brandissant les livres de poètes respectables et humanistes comme bouclier antidevenir noir, la vie n’écoute que sa perpétuation indifférente.

LA RESTAVEC 
Une restavec est une servante, en Haïti, qui provient d’une famille pauvre et qui est recrutée par une famille riche ou en moyen. On peut imaginer comment cette relation peut dégénérer parfois. Pour moi, la poésie est un peu comme une restavec, une parole de pauvre, une parole de mésadaptés sociaux-affectifs, valorisée par les riches.

Thierry Dimanche

Quelques mots du poète :

GRINCE, GRINCE, ÉQUANIME
Ce deuxième texte est en quelque sorte l’application des postulats du premier. Faire bouillir son nom, sa voix, pour faire fondre à nouveau son être de langage. Avant de se forger encore, de devenir d’autres outils pour agripper le monde.

L’INVENTION DE LA CROIX 
L’écriture poétique est indissociable de la souffrance, mais combien difficile d’éviter de sacraliser, de fétichiser cette souffrance, ou d’en faire un tremplin vers une survalorisation narcissique. La poésie doit lutter contre elle-même pour demeurer vive, enflammée, demeurer invention protestatrice. La communauté des poètes ne va pas de soi, car ils doivent se méfier ensemble de leur besoin de consécration immédiate, éviter de prendre le chemin pour la destination. En amont de l’unanimité, il y a un temps pour revenir au cri, au refus, pour s’y nettoyer.

Benoit Jutras

Quelques mots du poète :

OSTINATO MACHINE 
Face à l’épreuve, au déclin et à la destruction des bases au coeur de l’intime, confronté à une force hostile innommable qui prend toutes les formes, l’esprit tourne en rond comme un fauve et se transforme en machine à visions, un moteur à explosions; l’esprit devient toutes les violences possibles dans l’élan d’une vendetta finale.

JE VOUS CATASTROPHE 
Cette chanson est un cri de guerre en concentré, le produit d’une rage plurielle, tentaculaire, contre les pouvoirs politiques et culturels du vide, de la médiocrité, de l’avilissement, de l’oppression et du prêt-à-penser version 3.0.

Roger Des Roches

Quelques mots du poète :

LA CIRCONSTANCE (poème parlé) 
Ce poème – ou plutôt une version initiale fort différente – a été écrit pour une soirée dans un café montréalais, suite aux tremblements de terre de 2010 en Haïti. C’était la première fois que j’écrivais un poème avec un contenu plus ou moins «politique». J’ai fortement modifié le texte pour en faire quelque chose de plus rythmé. Mes premiers pas dans la «chanson».

DEVANT LE TEMPS
Encore une fois, un poème à contenu «social». Sept milliards d’humains face à l’absurde de la vie sur cette planète menacée, face à la violence quotidienne, aux culs-de-sac, : Nous sommes animaux de tous les siècles / embrassant la pitié avec les dents / répandant le sang comme de la lumière. Un cri métal : Nous sommes nus ! Nous avons faim !

Erika Soucy

Quelques mots de la poète :

JOUR DE CHRIST
C’est un texte que j’ai écrit en pensant vraiment au rythme que pouvait avoir une chanson métal. Ça parle d’une mère monoparentale à bout de souffle et de ressources qui passe une mauvaise journée. Une journée de crisse.

DÉVOTION
J’avais comme indication d’écrire un texte de « spoken word ». Tout comme une chanson métal, je n’avais jamais expérimenté le genre. J’avais certaines craintes, mais finalement l’écriture s’est avérée assez facile. C’est sorti tout d’un trait. Ce texte parle essentiellement des travailleurs du Nord qui font du fly in fly out et des conséquences de ce rythme de vie. 

Galerie photos

Vidéos

Anonymus – Ostinato machine (avec Benoit Jutras)
P.O.M.M.E extrait

Revue de presse

Pour consulter la revue de presse, cliquez ici.