Hudson Commodore 1949 sur fond de Lowell, Massachusetts. Une illustration de Carol-Ann Belzil-Normand, un montage de Simon Dumas.

Une initiative de Jean-Marc Dalpé et Guillaume Martel Lasalle
Production • Rhizome & le Théâtre Niveau Parking
Mise en scène • Hugues Frenette & Simon Dumas
Dramaturgie • Simon Dumas avec le concours de Geneviève Allard
Artistes du cabaret • Carol-Ann Belzil-Normand, Simon Brown, Emilie Clepper,
Carolann Foucher, Charles Fournier, Érika Hagen-Veilleux, Gabriel Samson I
Acteur • Jean-Marc Dalpé
Direction et création musicale • Stéphane Caron
Conception vidéo • Geneviève Allard
Intégration vidéo • David B. Ricard
Scénographie • Julie Lévesque
Conception lumières • Marie-Pascale Chevarie
Régisseurs • François Leclerc & Anthony Ferrey

Ça commence dans un bar quelque part à Montréal. Une conversation de bar entre Jean-Marc Dalpé et Guillaume Martel LaSalle. Autour d’une bière, ils se mettent rapidement d’accord sur une chose :  les traductions franco-françaises des œuvres du grand Jack Kerouac ne reflètent pas l’américanité de sa langue, le temps est venu d’en faire de nouvelles, de se réapproprier cette œuvre en tant que francophones nord-américains.

Jean-Marc Dalpé se met dans la peau de Jack Kerouac.
Jean-Marc Dalpé dans la peau de Jack Kerouac © Émilie Dumais

À l’invitation de Jean-Marc Dalpé, le Théâtre Niveau Parking et Rhizome rassemblent un groupe hétéroclite d’artistes afin qu’ils revisitent l’œuvre de Kerouac en gardant à l’esprit cet enjeu de traduction. Un premier laboratoire a lieu au mois de mai 2022.  Plusieurs questions et thèmes explorés lors de ce laboratoire ont jeté les bases de ce qui est devenu par la suite le spectacle La méthode Kerouac.

L’une des questions soulevées est fort simple : pourquoi s’intéresser à Kerouac aujourd’hui? Un début de réponse à cette question provient de cette remarque qu’a laissé tomber Jean-Marc Dalpé. Il a dit (nous paraphrasons) « quand j’entends parler Kerouac en français, je me dit criss! c’est notre français à nous autres! (en parlant des Franco-Ontariens) ». Cette remarque jette un éclairage direct sur les rapports entre langues et collectivités, ainsi qu’entre langues et territoires.

Une territorialité de la langue, c’est l’angle que nous avons adopté.  Kerouac — qui s’est toujours dit Canadien français — est demeuré toute sa vie durant un Américain au sens continental. Il l’était profondément. Et bien sûr, cet état de fait a marqué son œuvre. Or, l’américanité de la langue de Kerouac, c’est aussi la nôtre. Et donc, cette constatation de départ « Kerouac est mal traduit » devient une porte qui s’ouvre sur nos liens à nous, francophones Nord-Américains, avec la langue de Kerouac.

C’est précisément ce qu’explorent les sept artistes de La méthode Kerouac, la version « Québec » d’un projet plus large que les Productions Jean-Marc Dalpé ont aussi proposé à des producteurs de Rouyn-Noranda, de Montréal, de Moncton, de Sudbury, d’Ottawa et d’ailleurs. Chaque ville fait sa version à sa manière. Pour la nôtre, les metteurs en scène ont pris le parti de mêler les expériences et les créations des artistes en une dramaturgie unique plutôt que d’opter pour un enchaînement de numéros. 

Pour ce faire, ils ont cherché à mettre en relation (comme de cause à effet) l’œuvre de Kerouac, résolument ancré dans le 20e siècle, avec l’art et la sensibilité du groupe d’artistes de Québec dont plusieurs sont nés à l’aube du 21e siècle. Cela, tout en situant chacune de leur propositions dans un récit retraçant le contexte historique de la francophonie américaine et ce, afin de créer ce lien que nous recherchons entre les origines de ces textes fondateurs de la littérature américaine avec nos propres racines.

Carolann Foucher présent Jack Kerouac
Carolann Foucher nous présente Jack Kerouac © Émilie Dumais

Il en résulte une traversée festive, non seulement de la vie de Jack, mais aussi des territoires matériels et affectifs de ce qui fait, aujourd’hui, la francophonie américaine : de Petawawa en Ontario d’où Richard Bourque entonne une chanson irlandaise lui venant du tréfond de son enfance en Acadie de la Nouvelle-Écosse, à la diaspora anglaise du village de Tewkesbury au Québec, à Saint-Hubert-de-Rivière-du-loup d’où sont originaires les parents de Kerouac et jusqu’à Lowell, dont le quartier français est le chef-lieu de l’enfance de Jack.

Une traversée festive ponctuée de poésie, d’une chanson country folk québéco-texane, d’amour filial, d’un conflit théâtral (puisqu’il en faut) et de quelques croyances et techniques pour une prose moderne.

© Photos de Émilie Dumais (couleurs) et Laurie Salvail (noir et blanc)

Feuille de route

2024

  • 5 septembre, Maison natale de Louis-Fréchette à Lévis

2023

  • 2, 3 et 4 juin, Carrefour international de théâtre de Québec (Charpente des fauves)

Extrait du spectacle

Captation vidéo

Revue de presse

Les langues épormyables de Jean Racine et Jack Kerouac, une critique d’Alain-Martin Richard parue dans La revue Jeu, critique du spectacle

Entrevue avec Hugues Frenette, co-metteur en scène, à Première heure, Radio-Canada

Un voyage dans la langue de Kerouac, interview avec Simon Dumas le Soleil

Partenaires

La méthode Kerouac ou Croyances et méthodes pour une prose moderne est une coproduction de Rhizome et du Théâtre Niveau Parking rendue possible grâce à un appui de l’Entente sur le développement de la Ville de Québec entre la Ville de Québec et le Ministère de la culture et des communications du Québec et du programme Québec Ville de littérature UNESCO.

Théâtre Niveau Parking