contes des estuaires

Conception, coordination et communication (du côté nantais)
Jérôme Fihey • créateur des Contes de l’Estuaire et fondateur du Crabe Fantôme
Fabienne Moisan • présidente d’Arkham sur Loire

Conception, coordination et communication (du côté québécois)
Yves Doyon • directeur général et coordonnateur du projet
Ariane Lehoux • chargée de projet et des communications

Après Les Contes de l’Estuaire, premier événement transmédia proposé en 2013 à Nantes, l’association Arkham sur Loire récidive en apportant une dimension nouvelle : créer une interaction entre deux estuaires, deux territoires aux liens forts, nés d’un passé et d’un imaginaire commun, Nantes et Québec. C’est sur le thème des voyages naturalistes et des explorations botaniques, dont les traces sont encore présentes au jardin des plantes de Nantes, que va se tramer toute l’aventure des Contes des Estuaires Nantes/Québec, une histoire cocréée et coproduite par Arkham sur Loire à Nantes et Rhizome à Québec, et déclinée en 3 chapitres que sont Lbotaniste, Les explorateurs et L’ïle inventée.

À travers cette fiction, le public est invité à s’interroger sur le rapport des hommes avec la nature, les enjeux du retour du végétal dans les villes et les formes que ce nouvel environnement peut prendre pour apporter du bien-être pour les habitants.

Chapitre 1 : Le botaniste

Juin 2016

Le 15 juin 2016, en sortie au parc du Grand Blottereau, un groupe d’enfants nantais découvre une lettre cachée en 1840 par un botaniste québécois, Alcide Lachance. Il avait réussi, par l’hybridation de plantes nantaises et québécoises, à créer des plantes aux vertus extraordinaires, une sorte de jardin idéal, avant de disparaître dans d’étranges circonstances.

L’association Arkham sur Loire est chargée, en collaboration avec Rhizome à Québec, et avec la complicité des enfants nantais et québécois de résoudre cette énigmatique enquête du Botaniste ; Sur les deux estuaires, une équipe de spécialistes chevronnés, tous investis pour redonner vie, à ce projet de Jardin Idéal.

Objectif : faire renaître cette plante fascinante, remède universel et immortel.

Une exploration végétale en milieu urbain

C’est ainsi que débute Le Botaniste, une drôle d’histoire que Nantais et Québécois sont invités à suivre en temps réel à partir du mois de juin. Les jeunes héros, accueillis dans les centres de loisirs du quartier de l’Ile de Nantes et à l’association La Chambre Blanche à Québec, vont collaborer en binôme pour tenter de retrouver les caractéristiques et l’apparence d’une plante extraordinaire, née des travaux tenus secrets d’un botaniste du 19e.

A leurs côtés, une équipe de spécialistes chevronnés, tous investis pour donner vie à cette plante mystérieuse.

Un but commun : partager leurs travaux à partir du lundi 4 juillet 2016 au jardin des plantes.

Mais… hybrider les plantes n’est pas sans surprises. Et cette exploration pourrait bien réserver un coup de théâtre inattendu ! Pour le vivre en direct, le samedi 9 juillet 2016 est une date à marquer d’une pierre blanche. Entre jardin des plantes et Île de Nantes, des événements incroyables pourraient bien changer le cours de la vie de la cité nantaise !

Une équipe d’experts aux côtés des jeunes explorateurs

Sous la houlette du naturaliste et enquêteur en cryptophytologie Maxime Labat, un véritable laboratoire s’organise dans la salle Hectot de la maison du jardinier au jardin des plantes de Nantes. Entrent alors en action un aéropage d’artistes qui explorent le monde du végétal.

L’illustratrice Delphine Vaute accompagne les enfants dans l’exploration des formes de plantes et leur restitution dans des planches de dessins.

L’expert en numérique Mickael Lafontaine et la créatrice florale Anouk Autier œuvrent de concert aux tentatives de renaissance de la plante dans un jardin numérique qui prend corps dans le réel. Quant aux membres de la compagnie Elabore, c’est dans l’ombre que leur intervention prendra corps pour être révélée au public lors du dénouement de l’histoire, sur l’Ile de Nantes.

Réseaux sociaux et vie réelle, une expérience ouverte à tous

Comment vibrer au quotidien avec cette folle équipée de recherche botanique ?

Véritable journal de bord et centre ressource de cette épopée végétale, le site web permet aux Nantais de suivre l’ensemble de l’événement, d’en décrypter les enjeux. Via Facebook ensuite, Arkham sur Loire dédie sa page dans sa totalité à l’aventure et informe en direct de chaque avancée des travaux et temps forts à ne pas manquer… dans la vie réelle. Twitter et Instagram sont également investis pour l’occasion.

A partir du lundi 4 juillet 2016, c’est au jardin des plantes que se tenait le « QG » des explorateurs en herbe. Le public pouvait alors rencontrer les héros de l’aventure et se laisser guider au grée des rebondissements de l’histoire.


Lettre d’Alcide Lachance à ses confrères nantais

Nantes, le 16 mai 1840

Chers confrères nantais,

Par la présente lettre, je vous convie en assemblée extraordinaire, vous naturalistes et passionnés du monde vivant. L’heure est venue pour moi de vous livrer le fruit de mes recherches. Si j’ai fait secret de mon travail jusqu’à aujourd’hui, certains d’entre-vous ont déjà eu l’occasion de s’entretenir avec moi de mon Jardin Idéal, au détour des allées ou bien dans une serre du jardin des plantes. Beaucoup d’entre vous m’ont exposé amicalement leur incompréhension. Pour introduire mon exposé, je me dois de dévoiler le chemin qui me mène, depuis mes lointaines terres québécoises, jusqu’à vous.

Je n’ai pas suivi les classes très savantes de l’académie des sciences. Mon école fut celle de la vie au bord de l’estuaire du Saint-Laurent. Je suis né avec le siècle, à Québec. Ma famille a fait fortune en produisant du bois pour le compte de la couronne d’Angleterre. Alors que la Révolution en France coupait des têtes, mes parents, par delà l’Atlantique coupaient des arbres centenaires avec une barbarie toute égale.

Je ne sais quel penchant en mon coeur m’amena, tout petit déjà, à sentir que mon destin était lié à celui du monde végétal, lié à ce que je n’appelais pas encore la botanique.

Les plantes des sous bois attiraient toute mon attention au grand malheur des bûcherons qui manquèrent plusieurs fois de m’écraser sous la masse imposante des arbres mutilés.

Banni des forêt je fus mi à l’abri, ou devrais-je dire en quarantaine, dans les marais, dépourvus d’arbres, mais riches et nombreux le long du Saint-Laurent. J’y passai un temps infini, tous les étés en compagnie des insectes et de mes amis les plus fidèles : les plantes carnivores. Vers l’âge de 18 ans, j’y construisis même mon premier laboratoire, une cabane sur pilotis, et commençais à sélectionner, hybrider, greffer un grand nombre de plantes québécoises, avec une frénésie que seule la passion véritable inspire.

Pendant ce temps, au nom d’un soit disant progrès, ma famille et tant d’autres à travers le monde, détruisaient nos ancêtres les arbres.

Ce massacre gratuit m’était intolérable ! Milles machines à vapeur ne valent rien face à un pin centenaire !

De même que certaines plantes donnent gîte et couvert à des fourmis qui les défendent, dans une alliance réciproquement profitable, l’Homme ne pourrait-il pas trouver sa place au sein des autres familles ? En les transformant par la sélection volontaire, ne pourrions-nous pas adapter la nature à nous et nous à elle, puis la laisser vivre pour lui laisser reprendre son histoire millénaire ? Libre ! En se plaçant au-dessus de la nature, les bûcherons, commerçants, industriels, et prétendus savants, ne font que peser sur la vie, ils ne font qu’à l’écraser et, d’ici un siècle, l’incroyable variété des êtres aura presque disparue, creusant un trou dans lequel l’Humanité finira par s’enterrer elle-même. Folie ! Nous devons prendre soin avant tout du règne des plantes, car lorsque les plantes règnent, toute la vie prospère.

C’est là toute l’idée du Jardin Idéal, un sanctuaire botanique où de nouvelles espèces de plantes pourraient prospérer, se protéger et même se défendre de l’homme, sans se soucier de le nourrir ou de plaire à ses yeux aveugles, et abritant en son coeur insectes, oiseaux et animaux en tout genre.  

Une révolution du monde vivant pour contrer la révolution industrielle en somme.

Très vite, je me rendis compte que le nombre de plantes présentes à Québec ne me permettrait pas de donner vie à mon Jardin Idéal.

Je décidai donc de partir pour l’Europe, près des élites scientifiques que j’admirai, vous très chères confrères, et plus précisément en France dont l’empire colonial permettait de faire venir des quatre coins du monde des plantes extraordinaires.

Ayant  entendu dire qu’un nouveau muséum venait d’ouvrir et qu’un certain Antoine Noisette, directeur du jardin des plantes, vendait à tour de bras des espèces rares et exotiques qu’il multipliait au sein même du jardin, j’embarquai à destination de Nantes, emportant avec moi de nombreuses plantes québécoises, dont certaines de ma création.

En conclusion, j’ai l’honneur de vous présenter, le 23 juin prochain, au pied des serres du jardin des plantes, mes spécimens les plus prometteurs, qui peupleront à terme les îles de Nantes. L’hybridation des espèces québécoises et françaises donne des résultats étonnants. C’est la clé de la réussite. J’espère que cette hybridation pourra se produire également intellectuellement entre nous.

Je ne peux conclure sans redire ici mon impatience et ma fierté à vous rencontrer tous dans quelques jours pour vous exposer plus avant mon projet et vous présenter mes premiers hybrides.

Dans l’espoir de vous voir rejoindre ma révolution botanique,

Amicalement,

Alcide Lachance


Textes et illustrations

Cette série de plantes a été réalisée par les deux artistes du projet à Québec : Richard Vallerand (dessins) et Hada López (textes).

• La plante à rire (Grimique vulgaire)
• La plante à glu (Viscum sylvatica)
• La plante à perruque (Fauve capillata)
• La plante éclairage (Fandelle sempervirens)
• La plante nectar des Braves (Aqualis tricolor)
• La plante casse-cou (Aves altum)
• La plante pas touche (Ultimatus montanum)
• La plante crève bouton (Stella lustrum)
• La plante boule de Noël (Dimitto vespa)
• La plante squelette (Ossus versicolore)
• La plante à têtards (Batracius scélérate)
• La plante harmonie (Harmobilis major)
• La plante chasse cauchemars (Frayeuris plantarum)
• La plante tonnerre (Tonitrus convolvulus)


Artistes à Nantes

Jérôme Fihey • créateur des Contes de l’Estuaire, auteur du Botaniste 

« Le Botaniste est pour moi l’occasion d’hybrider l’esprit d’aventure des feuilletons et romans du 19ème siècle tels que Les Aventures d’Huckleberry Finn avec le fun des productions Amblin des 80’s (Les Goonies, E.T.), le tout dans un évènement narratif et collaboratif plein de surprises, dont les héros sont des enfants nantais et québecois. »

Maxime Labat • médiateur scientifique

« Pour ce projet, je produis un terreau le plus fertile possible pour nourrir l’imaginaire des artistes et l’enraciner dans le réel, qui est pour moi le plus beau répertoire de forme, la plus belle ressource d’histoire étonnante. »

Delphine Vaute • dessinatrice

« C’est avec bonheur que je me plonge dans ce projet au cœur du végétal car les motifs botaniques anciens ou contemporains sont des composants importants de mon inspiration graphique. Le côté multidisciplinaire, la rencontre d’univers et de techniques différents sont aussi un enrichissement pour ma démarche artistique. »

Anouk Autier • décoratrice florale

« Le projet que propose Arkham sur Loire pour Contes des Estuaires Nantes/Québec cette année s’inscrit complètement dans ce que je cherche à travailler : le végétal comme support à une expérience artistique fantastique, où diverses disciplines se croisent pour créer ensemble. »

Mickael Lafontaine • artiste numérique

« C’est un honneur et un plaisir de participer aux Contes des Estuaires Nantes/Québec. Ce projet qui s’inscrit parfaitement dans la démarche de création partagée jeunes-artistes que je développe depuis près de 10 ans. Il s’intègre également à merveille avec ma propre géographie puisque je développe des projets à la fois en France et au Québec. C’est un projet ambitieux qui renouvelle l’univers du conte. Il le renouvelle car cette histoire extraordinaire vient littéralement s’incarner dans l’écosystème végétal, urbain et humain de la Ville de Nantes. J’y suis particulièrement sensible dans la mesure où mon travail consiste à sculpter le numérique de manière à ce qu’il sorte des écrans et viennent s’incarner dans la ville, sa matière et son histoire, et ce en interaction avec ses habitants. Je ne peux donc qu’être ravi de participer à ce projet et de me joindre à cette formidable équipe multidisciplinaire et multiculturelle. »

Sarah Lascar • metteure en scène, comédienne et marionnettiste

« Après avoir travaillé plusieurs années en tant que metteure en scène et porteur de projets au sein de la compagnie Le Théâtre Elabore, j’éprouve aujourd’hui le besoin de rencontrer d’autres univers et de mettre au service des autres et de leurs imaginaires mes savoir-faire, tout en ayant la ferme intention de continuer à apprendre, à découvrir et imaginer à chaque fois d’autres façons de travailler. C’est dans cette optique que j’envisage mon travail avec Jérôme Fihey et Arkham sur Loire. Quand Jérôme nous a fait part de son projet, j’ai tout de suite eu envie de travailler à ses côtés pour ses Contes des Estuaires Nantes Québec.
Ce qui m’a immédiatement séduit ? La transversalité des disciplines, la complémentarité des compétences de chacun au sein de l’équipe, l’aspect ludique, pédagogique et très ouvert de l’évènement, la thématique du monde végétal et sa relation au monde des humains, l’écho que ces “contes” peuvent avoir aujourd’hui même si une partie de l’histoire prend ses racines au 19e siècle. »

Fabien Dumousseau • créateur d’effets spéciaux, constructeur et régisseur

« Mon goût pour la construction et la recherche autour de nouvelles machines de spectacles m’a toujours poussé à rencontrer de nouveaux projets et de nouvelles personnes. Quand Jérôme nous a parlé des Contes des Estuaires, je me suis mis à rêver aux machines dont il parlait : un appareil permettant de capter la lumière du soleil à Québec alors qu’il fait nuit à Nantes, ou encore une machine permettant de capter les ondes radios émises par la Plante – Garou…
Ce qui me plaît, c’est aussi son identité « théâtre de rue » : c’est de l’immédiat, du concret. Même si c’est du théâtre, on est pas “au spectacle assis sur un gradin” : ça se passera de manière impromptue, comme un événement survenant de manière imprévue. »

Cécile Doutey • comédienne, marionnettiste et constructrice

Artistes à Québec

Richard Vallerand • illustrateur et auteur de BD

Hada López • écrivaine pour la jeunesse et médiatrice culturelle

Étienne Baillargeon • artiste numérique actif à la Chambre Blanche, partenaire du projet

Marie Lamonde-Simard et Francis Héroux • animatrice et animateur de la Joujouthèque


Partenaires

La Chambre Blanche

Centre d’artistes autogéré voué à l’expérimentation et à la diffusion des arts visuels fondé en 1978, le collectif d’artistes de LA CHAMBRE BLANCHE reste avec les années un milieu dynamique et stimulant de réflexion sur l’art actuel. Depuis 1982, le centre possède son propre programme d’artiste en résidence, le premier à avoir vu le jour au Québec. Ce programme constitue le moteur d’une réflexion consacrée aux pratiques installatives et in situ, un mandat reflété par l’ensemble des activités de la Chambre Blanche : événements hors les murs, présentation de conférences et de débats, publications, centre de documentation. Dans la poursuite de cette réflexion, La Chambre Blanche s’intéresse aussi à l’investissement de l’espace virtuel avec son laboratoire de création sur le Web. Dans le cadre de ce projet, la Chambre Blanche fournit l’encadrement artistique et technique requis par les aspects numériques du projet, ainsi que les espaces, laboratoires et équipements nécessaires.

La Joujouthèque Basse-Ville

Vouée au développement des enfants et à l’épanouissement des familles de la Basse-Ville par l’art et le jeu, la Joujouthèque Basse-Ville accueillera et supervisera les ateliers de créations d’un groupe de dix jeunes enfants québécois.

Le Pignon Bleu

Le Pignon Bleu – La maison pour grandir est un organisme communautaire multiservices œuvrant auprès des enfants de 0 à 12 ans, des familles et des personnes sans emploi de la ville de Québec. Situé au cœur du quartier Saint-Sauveur à Québec, le Pignon Bleu est un acteur de premier plan en matière de lutte contre la pauvreté dans la région de Québec. Créé en 1991, le Pignon Bleu est une ressource unique où chacun, grand comme petit, peut trouver de l’aide et du soutien pour se développer. En somme, une maison pour grandir! Dans le cadre du projet Le Botaniste, le Pignon Bleu fournira les locaux et le parc informatique pour les jeunes participants et appuiera Rhizome dans son encadrement sur place.

La Boite Bleue

Agence de communications multidisciplinaire dont la mission est d’allier technologies et arts visuels au service des communications, la Boîte Bleue œuvre dans le domaine des communications et des solutions technologiques depuis 12 ans. Bien ancrée au cœur de Québec, elle a travaillé sur de nombreux projets avec des organismes de la région, en plus de servir des entreprises œuvrant dans différents secteurs d’activités. L’expertise de la Boîte Bleue dans le développement d’outils technologiques au service des communications est variée. Maîtrisant bien la démarche artistique de Rhizome, c’est la Boîte Bleue qui a développé la plateforme lebotaniste.intertexte.org.