Une production de Rhizome, avec la collaboration de la Maison de la littérature et des Productions Recto-Verso
Spectacle librement inspiré du livre Le Désert mauve (l’Hexagone, 1987) de Nicole Brossard
Textes • Nicole Brossard et Simon Dumas
Mise en scène • Simon Dumas
Images, vidéo, montage et projections • Marco Dubé
Assistance au tournage • Olivier A. Dubois
Conception sonore • Chantal Dumas
Conception des éclairages • Renaud Pettigrew
Assistance à la mise en scène • Geneviève Allard / Anne-Marie Desmeules / Lola Tillard
Coordination tournage • Annick Beaulieu
Direction technique • Marc Doucet
Chef décoratrice (tournage) et scénographie • Julie Lévesque
Assistance aux décors et accessoires (tournage) • Annie Audet
Images supplémentaires • Geneviève Allard
Chauffeur • Alain Dumas
Stagiaire • Samantha Brunet
Administration • Yves Doyon
Musique dansante : Austra (The Beat and the Pulse)
Distribution par ordre d’apparition :
Mélanie (voix) • Mélissa Merlo
Laure Angstelle (voix) • Lise Castonguay
Angela Parkins • Marie Gignac (voix) + Evelyne de la Chenelière
Lorna Myher • Arielle Warnke St-Pierre
Kathy Kerouac • Valérie Laroche
Mélanie • Judith Rompré
L’Homme long • Simon Drouin / Todd Picard
Figuration :
Le pompiste • Jean-Nicolas Demers
Les collègues d’Angela • Alain Dumas et Christian Morin
Les jeunes femmes en maillot • Daphné Lehoux, Catherine Baril, Maïté Cyr-Bruneau
Le tueur à gage • Christian Morin
Doublure de Judith Rompré • Chanel Tremblay
Les danseurs du Pub Limoilou • Robert Garneau / Anne-Marie Desmeules / Étienne G.-Desmeules /
Seydou Oualtera / Guillaume Bougia / Joseph Roussel / Patrick Desbiens / Étienne Genest /
Émilie Clepper / Myriam Fontaine / Wellie Denis / Claude Boily / Ariane Lehoux /
Sara Garneau / Geneviève Dufour / Geneviève Lapierre / Ramon Cordoba / Jean-Yves Fréchette /
Jacques Blanchet
Remerciements : Garage Léopold Lévesque, Pub Limoilou, Motel Beauport Inn,
L’Autre Cuisine, Camping de la joie
La résidence de création réalisée au mois d’octobre 2016 a été rendue possible grâce
au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada
et de la Maison de la littérature de Québec.
La résidence réalisée au mois de novembre 2017 est rendue possible grâce au soutien financier
du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec,
de l’Entente de développement culturel intervenue entre le ministère de la Culture et des Communications
et la Ville de Québec et des Productions Recto-Verso.
Rhizome remercie également le Festival international de la littérature (FIL) et
l’Espace GO pour la diffusion du spectacle en septembre 2018, ainsi que
le Musée de la civilisation et La Bande Vidéo pour leur soutien.
Édition originale : Éditions de l’Hexagone © 1987. Rhizome et Nicole Brossard remercient
les Éditions de l’Hexagone d’avoir permis l’utilisation du texte original.
Une production de Rhizome, avec la collaboration de la Maison de la littérature et des Productions Recto-Verso
Spectacle librement inspiré du livre Le Désert mauve (l’Hexagone, 1987) de Nicole Brossard
En scène
Le désert est indescriptible. La civilisation est une forme de paysage. Que se passe-t-il lorsque nous restons côté silence de la réalité et que le paysage défile comme une mémoire allant vers la mémoire? Qui serons-nous au sortir de l’image? — Nicole Brossard
Première image : le désert. La route en perspective divise le paysage. Au loin, un petit point devient rapidement une voiture. Mélanie au volant, gueule de rock, appuie sur l’accélérateur pour faire pencher la réalité un peu plus du côté de la lumière. Elle ne rentrera pas tout de suite chez sa mère qui s’inquiète sans doute de ce que sa fille, qui n’est pas en âge de conduire, roule si vite et si loin, dessinant des cercles autour du motel où elles habitent. Ça se passe près de Tucson, Arizona.
Première image : une table, deux chaises et les contours de ce qui pourrait être une chambre de motel. Face à son interlocuteur, l’écrivaine entame un dialogue sur des sujets qui la fascinent depuis fort longtemps : traduction, processus, lecture du réel. Des préoccupations qui sont centrales dans son œuvre et qui recoupent ces questions qui tiennent sa Mélanie en éveil, aux aguets : mais qu’est-ce que peut bien signifier ce mot « réalité »?
Entre conférence, théâtre et cinéma, les interlocuteurs — Brossard et Dumas — doivent se frayer un chemin à travers les images que leurs paroles font surgir. Personnages, lieux et objets, dimensions et beauté, tout cela qui bâtit une fiction, se fait de plus en plus touffu. Que devient un mot lorsqu’il s’incarne dans le temps et l’espace de la représentation?
Roman / processus
Le désert est indescriptible. La réalité s’y engouffre, lumière rapide. Le regard fond. Pourtant ce matin. Très jeune, je pleurais déjà sur l’humanité. À chaque nouvel an, je la voyais se dissoudre dans l’espoir et la violence. Très jeune, je prenais la Meteor de ma mère et j’allais vers le désert. J’y passais des journées entières, des nuits, des aubes. Je roulais vite et puis au ralenti, je filais la lumière dans ses mauves et petites lignes qui comme des veines dessinaient un grand arbre de vie dans mon regard. — Premier paragraphe du Désert mauve
Le génie du roman de Brossard tient à cet équilibre qu’elle y a trouvé entre la fiction — forte et empreinte de poésie, voire de fragilité — et l’aspect plus formel du processus de traduction. De même, cette création prend le pari de se maintenir sur la crête entre ces deux versants en proposant une traduction du Désert mauve du langage littéraire vers le langage cinématographique. Les processus de cette traduction étant la scène, c’est ce passage qu’incarne le spectacle.
Le désert mauve, c’est un récit dans le récit. Le roman s’ouvre sur Le désert mauve de Laure Angstelle (un personnage, une auteure fictive), un texte d’une quarantaine de pages relatant l’histoire de Mélanie, une adolescente de 15 ans vivant avec sa mère dans un motel qu’elle possède près de Tucson, Arizona. L’adolescente — qui n’est pas en âge de conduire — emprunte souvent la voiture de sa mère, une Mercury Meteor, pour rouler à tombeau ouvert dans le désert. Mélanie, avide, se cherche et cherche à comprendre ce que signifie ce mot : « réalité ». Son récit pose avec acuité les questions de la perception et du désir. L’autre récit, c’est celui de Maude Laures, une traductrice (tout aussi fictive) de Montréal qui, après avoir trouvé dans une bouquinerie le livre Le désert mauve (celui de Laure Angstelle), décide d’en faire la traduction. Pour ce faire, elle se plie à différents exercices afin de s’approprier son univers de fiction. Elle en décrit les lieux et les objets (la piscine, le révolver, l’auto), elle dépeint les personnages, leur imagine un décor, elle invente des dialogues entre eux, etc. Tous ces exercices mènent à la traduction, du français au français, et Le désert mauve de Laure Angstelle devient Mauve, l’horizon de Laure Angstelle traduit par Maude Laures.
Pour cette création, l’équipe est partie du postulat suivant : nous sommes Maude Laures. Ainsi, le spectacle déplace la dynamique entre fiction et processus qu’on retrouve dans le roman plutôt que de relater le récit du personnage de la traductrice.
Pas de personnage de Maude Laures dans le spectacle, donc. En lieu et place, une petite équipe de créateurs marche dans ses pas. Et au cœur de cette équipe, on retrouve, bien sûr, les poètes instigateurs du projet. Assis l’un en face de l’autre à chaque extrémité d’une table de travail, ils discutent ensemble d’un projet de film (ou serait-ce un spectacle finalement?). Des bulles de fictions s’immiscent dans leur discussion. Graduellement, ces bulles prennent de plus en plus de place (et des formes diverses) jusqu’à un point pivot où la fiction bascule en avant-plan.Tout comme le roman, le spectacle entrelace processus et fiction, ouvrant des fenêtres sur l’univers de Mélanie. La partie « processus » se déroule sur la scène, celle « fiction » prend la forme d’images envahissant graduellement le décor, c’est-à-dire l’espace où évoluent, dans le temps du spectacle, les poètes se mettant en scène. Tout comme dans Le désert mauve, il y a donc deux niveaux de représentation : celui du processus — où l’on voit Nicole Brossard et Simon Dumas installés à une table de travail — et, enchâssé dans celui-ci, celui de la fiction, celle de Mélanie dans le désert de l’Arizona. Cette représentation-là prend la forme d’un film envahissant peu à peu le décor. Ces images apparaissent sur le mobilier, sur le dossier d’une chaise, par exemple, où la Meteor passe en trombe. Puis, sur la table de travail. Graduellement, les images (et les sons qui les accompagnent) prennent de plus en plus de place. Jusqu’à la prendre toute. L’évocation du récit fait place à sa matérialisation. La fiction reprend ses droits sous formes d’un film ayant envahi la scénographie. Brossard et Dumas deviennent alors les personnages de ce film — l’équivalent de celui de la traductrice — avant de disparaître, laissant toute la place à la « traduction ».
© Édition originale : Éditions de l’Hexagone ©1987.
Mauve Motel
Les univers parallèles du Mauve Motel est un site Web donnant à lire un ensemble de textes — essais, poésies et réflexions diverses — que Nicole Brossard et Simon Dumas se sont échangés lors des premiers mois de la création du spectacle Le désert mauve.
Ce roman, paru chez l’Hexagone en 1987, considéré par plusieurs comme le premier roman québécois postmoderne — et Brossard insiste souvent sur ce point — porte en fait sur la traduction. Le récit se déploie à travers les notes, réflexions et exercices du personnage de la traductrice. Or, ce sont justement des notes, fragments et poèmes issus du processus d’adaptation scénique du roman que donnent à lire ces Univers parallèles du Mauve Motel.
Tous deux passionnés par les questions de processus, Brossard et Dumas se sont spontanément lancés dans un échange épistolaire qui, dans un premier temps, reprend certains des exercices auxquels s’astreint le personnage de la traductrice dans le roman. Ainsi, Dumas se lance dans une longue (re)description personnelle de l’auto, à laquelle Brossard répond par sa propre conception du symbole « automobile ». Puis, les textes prennent une autre tournure, les auteurs s’intéressant aux questions de l’image, de la fiction, de la représentation, etc. Bref, un échange littéraire intergénérationnel portant sur Le désert mauve en particulier, la création en général, mais aussi sur les modalités d’expression littéraire hors le livre.
Résolument poétiques, ces échanges sont à la fois complémentaires au spectacle et autonomes puisque les sujets qu’ils touchent débordent largement des enjeux d’adaptation scénique.
Galerie photos
Captations
Feuille de route
2020
28 février — Salle Jean-Despréz, Centre national des Arts d’Ottawa et Salon du livre de l’Outaouais, Gatineau
2019
28 juin — Salle Salésien du Centre Quebecor, Les Correspondances sortent d’Eastman, Sherbrooke
1er et 2 février — Studio d’essai de Méduse, Mois Multi, Québec
2018
27, 28 et 29 septembre — Salle 2 de l’Espace GO, Festival international de la littérature de Montréal
Revue de presse
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