Une appropriation collective de la poésie
Qu’est-ce qui fait qu’une Nuit de la poésie est une nuit de la poésie? Car, bien sûr, il faut faire attention avec ce titre. Il est chargé d’Histoire. Il porte en lui les plus grands rassemblements de poètes que le Québec ait connus. On pense en premier lieu à la mythique Nuit de la poésie 1970 qui s’est tenue au Gesù à Montréal et qui fit l’objet d’un film de Jean-Claude Labrecque et Jean-Pierre Masse.
Une Nuit de la poésie se doit d’être un rassemblement, voire même d’être rassembleuse. Ce doit être une fête autour de la poésie et, aujourd’hui plus que jamais, l’occasion pour tous de se rappeler l’apport important du poétique dans le quotidien de tous. L’occasion pour un grand nombre de se réapproprier la poésie, de montrer qu’elle est à tous et pour tous.
C’est pourquoi Les Nuits de la poésie quelque part repose sur cette prémisse : la poésie est à tous.
Aussi, aux poètes invités se mêlent différentes personnalités du milieu. Le chroniqueur culturel de la station de radio locale, des musiciens, directeurs de centres d’artistes ou autres personnes impliquées dans la communauté, des metteurs en scène, des prospecteurs d’or, des acteurs, peintres, performeurs, etc. Ils viennent prendre une parole poétique. Ils viennent lire un poème de leur choix, le présenter au reste de la communauté.
C’est un peu un rituel.
À cette appropriation collective de la poésie, Rhizome vient ajouter sa touche.
Aux poètes, artistes et personnalités de la collectivité, se joignent Érika Soucy de Québec, Thierry Dimanche de Sudbury et Bertrand Laverdure de Montréal. Tous trois ont chacun écrit deux textes que le groupe de speed métal Anonymus a mis en musique. Tous trois gueulent eux-mêmes leurs poèmes accompagnés par le band. Ces interventions métalliques viennent ponctuer joyeusement la Nuit en y ajoutant l’élément oxymorique nécessaire au surréalisme de la fête!
L’instigateur du projet
De faire une Nuit de la poésie aux accents métal, c’était d’abord le rêve de petit garçon en culottes courtes de Bertrand Laverdure.
Poète, romancier, performeur et blogueur « technicien coiffeur ». Particulièrement fasciné par les métissages des arts avec la littérature et les excroissances musicalo-poétiques, Bertrand Laverdure n’a pas encore réalisé la moitié de ses fantasmes de collaboration. Il rêve d’un spectacle pyrotechnique avec scène tournante au stade olympique mettant en vedette toute forme de brutalité musicale et la poésie. En poésie, il a publié, notamment, Sept et demi, au Quartanier en 2007 et Rires, au Noroît en 2004. Il a participé à plusieurs spectacles de lecture publique, dont VSUP en 2009. Son plus récent roman Bureau universel des copyrights a été publié à La Peuplade en 2011. Il a obtenu le prix Joseph S. Stauffer, décerné par le Conseil des arts du Canada en 1999. Il a également reçu le prix Rina-Lasnier en 2003 pour Les forêts (Noroît, 2000). Ce même recueil fut aussi retenu comme finaliste au prix Emile-Nelligan 2000. Son livre Audioguide (Noroît, 2002), fut de même en nomination pour le Grand Prix du festival International de Poésie de Trois-Rivières 2003.
Les accompagnateurs musicaux
Maintenant qualifié de vétéran du métal québécois, ANONYMUS propose, depuis 1989, une passion pour la musique agressive et furieuse. Et cette passion ne semble pas vouloir s’estomper avec les années, comme en témoigne leur dernier joyau État Brute, en magasin aujourd’hui.
État Brute, sixième album du groupe est le résultat du désir de revenir aux sources et de faire quelque chose de beaucoup plus agressif. Le but de composer des bonnes chansons et non de révolutionner le métal anime le quatuor. Les idées abondent dans le même sens : faire un album thrash métal à l’état brut… et en français. ANONYMUS veut prouver une fois pour toutes que le métal dans la langue de Molière peut être destructeur.
Avec des chansons comme Enragé (participation spéciale de Sébastien Croteau), Je suis la bête, Maîtres chez nous, À la vie, à la mort, on se doute bien que le nouvel album du groupe ne fait pas dans la dentelle. Dix chansons simples, violentes et qui vont droit au but. Des textes furieux, engagés et personnels signés Oscar Souto qui relatent ses propres déboires, ceux de l’être humain et de la société qui ne cesse de s’engouffrer. Le tout enregistré et réalisé au studio Badass 2.0, du guitariste Jeff Fortin, qui est à sa première participation sur un album d’ANONYMUS depuis qu’il a intégré le groupe en 2006.
Depuis 2006, ANONYMUS n’a pas chômé. Sortie de l’album Chapter Chaos Begins, en octobre 2006, une tournée du Québec, du Canada et de la France qui durera environ deux ans. Pendant la tournée, ils travaillent dans le plus grand secret sur Musique Barbare, second opus en compagnie de Mononc’ Serge qui sortira en novembre 2008. Durant la tournée de Musique Barbare, le groupe lance la compilation XX Métal, qui inclut un CD/DVD, pour souligner le 20e anniversaire d’ANONYMUS accompagné d’une tournée au Québec avec Marco Calliari. Mononc’ Serge et Anonymus feront environ 200 concerts au Québec, en France, en Belgique et en Suisse avec l’aventure Musique Barbare. Pour immortaliser le tout en beauté, un DVD intitulé Final Bâton verra le jour question de garder un souvenir audiovisuel impérissable des deux dernières années de tournées communes remplies de vulgarité et de moments hilarants.
Le retour d’ANONYMUS à l’état brut et en français!
Feuille de route
13 mars 2012 au Cercle — Lab vivant, dans le cadre du Mois de la poésie
P.O.M.M.E. (Poésie Oralité Métal Musique Écrit) fut la première expression du projet. Il y avait alors cinq poètes métalleux, soit Roger Des Roches, Thierry Dimanche, Benoît Jutras, Erika Soucy et Bertrand Laverdure, le métalleux en chef.
3 juillet 2013 à la salle Multi de Méduse lors de la soirée d’ouverture du FestivalOFF de Québec
Devant plus de 200 personnes survoltées, la Nuit de la poésie de Québec, première du nom, donnait la parole à Renée Gagnon, Richard Martel, Keith Kouna, Christian Lapointe, Anne Josée Cameron, Shawn Cotton, Fabien Cloutier et, bien sûr, Erika Soucy, Thierry Dimanche et Bertrand Laverdure. Il y eut aussi les prestations musicales – en plus d’Anonymus – de Martin Tétreault et d’Érick d’Orion.
8 mai 2014 au Little Montreal lors de la soirée d’ouverture du Salon du livre du Grand Sudbury
Nul doute que ce fut le premier salon du livre au pays qui consacra sa soirée d’ouverture à une soirée mariant poésie et speed metal. Il faut dire que, d’une part, les directrices de l’événement Sylvie Lessard et Roxanne Charlebois n’ont pas froid aux yeux et que, d’autre part, Sudbury est une ville métallurgique. Le Little Montreal est une institution bien connue des Sudburois, la scène y est petite et l’ambiance chaleureuse. La Nuit a su créer l’événement. On en a parlé avant tant il est vrai que l’association est surprenante et audacieuse. On a en parlé après parce que l’énergie qui y régna fut communicative et enlevante. Une belle réussite, un chaleureux accueil.
Galerie photos
Extraits vidéo
festival en collaboration avec le FestivalOFF de Québec.