Production • Rhizome
Texte • Carl Lacharité
Musique • Érick d’Orion
Partenaires • Ce projet fut rendu possible grâce au
projet Para quedar / pour rester humain, une coproduction
avec la Cie de Danza y de Arte Escénico de Colima
Les origines du projet
Le Vivant est le titre d’un poème de Carl Lacharité livré en duo avec l’artiste audio Érick d’Orion.
Issue d’une longue démarche, la création de cette performance s’est élaborée au fil de résidences croisées entre le Québec et le Mexique. Le texte, la pièce audio et les vidéos originales furent réalisés dans un état de déracinement, en contact avec une autre langue, une autre culture.
Lors de la création de la première version du projet, le texte de Carl Lacharité fut traduit en espagnol sur place. Puis, les rues de Colima furent arpentées afin de demander aux passants de lire devant la caméra les poèmes fraîchement transposés dans leur langue. Cette rencontre entre la poésie de l’un et le quotidien de l’autre est palpable dans la vidéo, laquelle permet une recontextualisation lors de la performance.
Le duo Lacharité / d’Orion
Le chemin parcouru côte à côte par le poète Carl Lacharité et l’artiste audio Érick d’Orion lors des précédentes résidences fut long et les racines que chacun plonge dans l’univers de l’autre sont profondes. Les ondes sonores d’Érick d’Orion savent transporter les mots de Carl Lacharité. Ce duo constitue la base de ce projet in situ performatif.
Le texte et ses traductions
Extrait des poèmes publics de Le vivant de Carl Lacharité
Complice de l’argile, la fougère tremble. Des traces dans la boue à la pluie fixant l’horizon, son travail est de trembler : mémoire fossile, patience du vent. Ça frôle l’érosion. Ça cherche les failles du corps, l’humide, le poids divisible du corps, la clarté poreuse et le ciel compact. Obéissant à la vibration, la fougère n’attend pas le soleil, creuse l’énigme d’une autre solitude.
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C’est passé à travers le paysage; d’autres corps douloureux. Ça creusait dans la nuit. Ça creusait, contre le corps, la terre du corps plein d’arbres et de hauts cris. Et même si ça pesait lourd, le corps et l’autre corps, leur lente extension vers le centre, nous les plus pauvres, creusions aussi. Creusions, profondément, pour délier les ronces cachant des oiseaux effrayants les jours de pluie.
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C’est déjà corps, la douleur. C’est déjà lieu. Et tout recommence par la corruption du centre, par le gel et par le sel, par l’anneau du serpent. Ça palpite. Ça se morcelle. Ça se disperse.
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SE HIZO CUERPO, EL DOLOR. TUVO LUGAR. ES PARTE DE LA ESPECIE. Y TODO RECOMIENZA POR LA CORRUPCIÓN DEL CENTRO, POR EL MAL Y POR LA SAL, POR EL ANILLO DE LA SERPIENTE. PALPITA. SE FRAGMENTA. SE DISPERSA.
Extrait sonore
Voici un extrait de la lecture-performance avec la musique d’Érick d’Orion. Cet extrait fut enregistré au LANTISS (Laboratoire des Nouvelles Technologies de l’Image du Son et de la Scène) de l’Université Laval.
Galerie photo
Extrait vidéo
Partenaires
Ce projet fut rendu possible grâce au projet Para quedar / pour rester humain, une coproduction avec la Cie de Danza y de Arte Escénico de Colima.