Production • Rhizome (Québec) et éclats (Bordeaux)
Direction artistique • Simon Dumas, Rhizome (Québec) et Stéphane Guignard, éclats (France)
Direction administrative • Yves Doyon (Rhizome) et Emmanuelle Paoletti (éclats)
Texte • Virginie Barreteau et Simon Dumas
Mise en scène • Gilles Baron et Simon Dumas
Direction musicale • Stéphane Guignard
Direction littéraire • Simon Dumas
Musique • John Cage et Erik Satie
Compositions et musique live • Érick d’Orion
Chant • Nicolas Jobin
Interprétation (danse) • Gilles Baron et Mélanie Therrien
Voix • Normand Bissonette et Kevin McCoy
Acteur invité • Sylvio Arriola
Pianiste • Hélène Desjardins
Vidéo • Camille Téqui et Jean-François Dugas
Intégration technologique • Marc Doucet
Scénographie • Julie Lévesque

Nous avons réinventé Gilles (Deleuze) et John (Cage). Juste un peu.

Nous les avons décalés. Puis nous avons organisé leur rencontre. Nous en avons fait complètement autre chose : des personnages. Ils prennent un café et discutent ensemble du spectacle que nous sommes en train de (re)créer devant vos yeux. Nous sommes la création de Gilles et de John. Sauf que nous avons créé Gilles et John. Si Gilles n’aime pas les frotteurs (son aversion pour les chats est connue), il apprécie cependant les animaux à territoires. L’homme n’est pas un animal. Ou si? John, pour sa part, préfère les bêtes à cordes. Comme les pianos, par exemple. Leur dialogue crée une tension qui ira jusqu’à la rupture, puis la chute. Le résultat est un spectacle.Il y est question d’un piano qui chute, d’un auteur qui discute, d’un chanteur qui se tient sur un point élevé, d’un danseur étendu par terre. Il est question d’un philosophe et d’un musicien qui imaginent le projet de faire un spectacle dont le sujet (et le titre) serait La Chute du piano. Ce philosophe et ce musicien, Gilles et John, sont des personnages inventant le spectacle qui est en train de se faire par des personnes réelles. C’est l’envers. L’endroit étant le plateau où nous nous trouvons, où les images et les scènes – faites de poésie et de pixels – se font et se refont jusqu’au point d’impact, la chute du spectacle.

Une coproduction internationale

La chute du piano est le résultat d’un projet de résidences croisées entre Québec et Bordeaux.

Une équipe composée de créateurs provenant des deux territoires fut rassemblée par les compagnies coproductrices, éclats et Rhizome. En s’accueillant à tour de rôle, d’abord à Québec puis à Bordeaux, ces artistes ont dû apprendre à se connaître, partager leurs démarches — parfois leurs idées fixes — et ce, sous la direction artistique conjointe de Simon Dumas, Rhizome, et Stéphane Guignard, éclats.Basé sur la prise de risque et la rencontre, ce processus a poussé les deux compagnies sur des chemins nouveaux, bousculant tant leurs habitudes que celles de leurs collaborateurs. Le point de départ du travail de Rhizome est la littérature vivante, celle d’éclats, la musique contemporaine. Tous deux mêlent leur art fondateur au travail d’autres artistes à travers une démarche de collaboration et de mise en scène. Au fil des échanges qui se sont étirés sur deux ans, le sujet de La chute du piano s’est précisé, synthèse parfaite des préoccupations de l’un et de l’autre.

L’espace au moment de commencer

Ce pourrait être une sculpture vivante, une installation ou simplement des personnes qui, sur un plateau, sont soit en action soit figés dans une pause quelconque. La situation initiale — comme plusieurs scènes de la Chute — demeure mouvante. Ambiance free jazz façon vernissage, comme ce fut le cas lors de la première à Québec, ou concerto de carcasse de piano préparé pour la version déambulatoire présentée à Bordeaux. Le public n’attend pas qu’il se passe quelque chose, il entre dans une ambiance. Devant eux, sur l’aire de jeu, il y a des cubes noirs et blancs comme les touches d’un piano. Des micros sur pied aussi. Trois présences : un coureur automobile — en habit de cuir et portant un casque — souvent juché sur une tour de cubes, une auteure incarnée par une danseuse et un danseur — interprété par un danseur — la plupart du temps étendu par terre. Trois stades de la chute. Le co-auteur du spectacle est parmi eux. Il vaque et bavarde avec les gens jusqu’à ce que, sans avertissement, il se dirige vers un micro et commence à dire un texte dans lequel Gilles Deleuze et John Cage échangent sur l’idée de faire un spectacle. C’est le début.

La mise en scène

La mise en scène s’appuie sur un processus de boucles et de mises en abîme. Il est à la fois question d’un spectacle en train de se faire et de son sujet. Lequel est tout autant ce piano chutant que le spectacle en train de se faire. Il s’agit d’une crête, un mince défilé sur lequel marchent les artisans du spectacle, duquel, parfois (inévitablement?), ils tombent.

Il y a trois mouvements. 

Le premier s’ouvre par une prise de parole. Encore là, c’est variable. Lors de la première à Québec, ce fut un mot de bienvenue se transformant peu à peu en poème. Lequel était interrompu par le danseur s’interrogeant sur la signification d’un vers. Puis vint la réponse qui fut, à son tour, graduellement interrompue par la trame sonore, etc. Le premier mouvement est une suite de boucles et de ruptures se déroulant dans un espace de représentation. Le lieu du spectacle.
La lumière est crue, tous les interprètes sont présents et racontent, dansent, jouent, chantent ces variations sur une chute. Et ce, jusqu’à ce que Gilles et John viennent les interrompre. 

À ce moment, tout disparaît. Le lieu, les artistes et les écrivains. Tout est plongé dans le noir.
Le second mouvement – charnière entre le premier et le troisième – est une radiofiction où
le spectateur assiste à une conversation entre Gilles et John se déroulant dans un café. Dans le noir, les voix de ces derniers plongent le spectateur dans un autre type de fiction : celle du cinéma intérieur. 

Lorsque Gilles et John se taisent, débute le troisième mouvement, l’autre moitié du
spectacle. Graduellement, des images projetées sur les cubes émergent du noir. Le cinéma passe du dedans au dehors et reprend, à sa manière, l’histoire des pianos qui chutent, plongeant le
spectateur dans l’univers des images, qu’elles soient poétiques ou photographiques. Sur ce nouveau mode, le piano continue de chuter. Dans ce lieu dématérialisé – support invisible d’un récit plutôt que lieu de représentation – les textes sont à nouveau lus, transposés en vidéo, en gestes, etc. Création audio in situ et toujours mouvante, vidéo en direct, un texte et leurs auteurs, deux danseurs et un chanteur, couplés aux figures emblématiques de John Cage et de Gilles Deleuze, voilà un spectacle vivant aux confluences de la littérature et de la musique contemporaine.

Le dispositif

La scénographie est composée de cubes. Un grand nombre de cubes constamment réarrangés. Ils forment une tour, un divan ou simplement un tas. Durant toute la première moitié du spectacle, c’est la matérialité des cubes qui est exploitée. Les cubes sont ce qu’ils sont, de la même manière que le lieu de la représentation est une salle de spectacle ou une ancienne conserverie d’anchois. Jusqu’à ce que tout s’éteigne, que disparaisse le lieu pour faire place aux images. Les cubes révèlent alors une image qui n’est jamais complète, toujours déconstruite.

En utilisant deux projecteurs, le dispositif de projection vidéo répartit une image complète sur les deux faces des cubes tournées à 45 degrés vers le public. Un système de caches utilisant la lumière infrarouge permet de ne projeter que sur les cubes le reste de l’image étant voilée. C’est pourquoi nous disons que les cubes révèlent l’image.Au centre de l’aire de jeu, si l’on pose un cube sur un point précis, l’image se poursuit sur l’autre face. C’est le seul endroit où l’image peut être complétée. Ainsi, en déplaçant les cubes, les artistes de La Chute du piano défont et refont sans cesse l’image, laquelle, de concert avec eux, devient un support du récit.

Version parcours

Ce dispositif n’est pas nécessairement utilisé dans la version parcours de La Chute du piano qui fut créée la première fois dans les espaces du coproducteur, éclats, une ancienne conserverie d’anchois. Dans cette version du spectacle, chaque fois recomposé, un lieu comportant plusieurs espaces est investi. Les différentes scènes du spectacle sont adaptées et réparties dans les différentes pièces, un parcours composé de tableaux se construit. Ce type de travail démontre l’aspect vivant et continuellement mouvant du projet. Plus d’informations sur cette version sont disponibles sur demande.

Extrait textuel

Nous ne cherchons pas à dire une histoire. 
Nous ne sommes pas des diseurs d’histoire. 
Nous les aimons, mais laissons à d’autres
le soin de nous les raconter. 

Le texte n’est pas le support d’une histoire. 
Le texte est (peut être) une partition. 
Une partition pour apprendre,
pour faire, pour rythme, pour structure. 
Habituellement c’est comme ça.
Pour nous. 

Nous utilisons le texte comme partition. 
Le texte contient les directives pour le
transformer, en faire autre chose, pas ce
qu’on veut, mais ce qu’on peut en lire.
La lecture est toujours plurielle.
Habituellement c’est comme ça. 
Mais pas aujourd’hui,
pas maintenant, pas cette fois-ci.

Cette fois, nous partons d’une partition. 
Une partition pour apprendre, pour faire,
pour rythme, pour structure. 
Et nous mettrons des partitions dans la
partition et du texte aussi.
Aujourd’hui ce sera comme ça.
La partition avale et prend, grossit, ce sera
une pièce.

Nous ne cherchons pas une histoire à dire,
nous cherchons une manière de construire.

Autour d’une rencontre, une construction faite
de musique, de texte et surtout de sens. 
Nous cherchons à organiser le sens.
Nous ne sommes pas organisés. 
Ce sera une pièce avec de la musique et des
écritures, des gens et des langages, du sens et des sons, des images et du temps.

Extrait vidéo

Teaser conçu pour la promotion de la première du spectacle.
Montage d’un extrait du spectacle présenté à Québec en toutes lettres le 13 octobre 2012.

feuille de route

2014
14 et 15 février — Musée des beaux-arts du Québec/Mois Multi

2013
5 et 6 avril — Escale du livre, Bordeaux 

2012
3 octobre — Festival Québec en toutes lettres

Partenaires

Merci à ceux qui ont soutenu cette aventure!

Notre coproducteur, éclats. 

Ainsi que le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada, l’Entente sur le développement culturel de la Ville de Québec avec le Ministère de la culture et des communications du Québec, l’Entente de coopération France-Québec, l’Institut français, la Région Aquitaine, l’OARA et la Ville de Bordeaux.

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