Amérique 2

Production • Rhizome
Direction musicale • Steve Hamel
Artistes participants • Herménégilde Chiasson, Sonia Cotten et Éric Charlebois
Cinéastes participants • Léonard Forest, Pierre Perrault et Jean-Marc Larivière

Nous avons demandé à des poètes d’écrire dans les interstices d’une scène de film. Nous leur avons proposé de souffler leurs mots dans ces silences creusés au cœur des images, d’en proposer de nouvelles, faites de mots. Puis, nous leur avons demandé de tisser leurs voix à même la trame du film.

Ils sont trois poètes, Herménégilde Chiasson, Sonia Cotten et Éric Charlebois. Ils ont répondu à l’invitation et ont marché sur ce fil tendu entre le temps du film et celui du poème. Ils ne sont pas tombés.

C’est cela le projet Amérique, rassembler des auteurs (vivants) de la francophonie américaine et les associer à des cinéastes – du présent et du passé — qui ont documenté et, d’une certaine façon, contribué à façonner ce territoire fragmenté qu’est l’Amérique francophone.

En collaboration avec le commissaire et vidéaste John Blouin, chaque poète invité est jumelé à un cinéaste dont les extraits filmiques servent de fil conducteur à l’écriture. À tour de rôle, face à l’écran, ils colonisent de leurs confidences l’extrait de film qui leur est jumelé. Instants d’un autre temps, territoires réels ou imaginaires rapaillés à partir des pièces éparses de la mémoire collective d’une francophonie néanmoins affirmée et bien vivante.

Il en résulte un tissage entre deux langages, un dialogue constant entre la poésie des mots et celle des images. Les deux se font écho, s’accompagnent, s’enrichissent et transportent le spectateur aux limites de chacun. S’ouvrent alors de nouvelles voies où le corps tout entier se laisse absorber dans un voyage tendu et ténu entre passé et présent.

Trois duos poète / cinéaste

Sous la direction musicale de Steve Hamel, les artistes Herménégilde Chiasson, Sonia Cotten et Éric Charlebois ont été jumelés avec Léonard Forest, Pierre Perrault et Jean-Marc Larivière

Le premier duo est formé du poète et de l’artiste en arts visuels Herménégilde Chiasson et du cinéaste Léonard Forest avec le film La noce est pas finie, réalisé en 1971.

À la fois film à scénario, reportage et enquête sociologique, ce long-métrage est avant tout une aventure collective. Fait en collaboration avec un groupe de citoyens du comté de Gloucester, au Nouveau-Brunswick, le film s’adresse non seulement à la population concernée mais également à qui veut bien reconnaître l’importance sans cesse croissante du fait social. 

Le second duo est formé de la poète et artiste de la langue Sonia Cotten et du réalisateur Pierre Perrault sur le film Cornouailles réalisé en 1994.

Documentaire du maître du cinéma direct, où l’image, les mots et la musique se conjuguent en un extraordinaire récit poétique. Le cinéaste a planté sa caméra durant 120 jours à quelques kilomètres du pôle Nord, dans la vallée laineuse de la terre d’Ellesmere. Patiemment, il a attendu l’affrontement inévitable entre deux rivaux en quête d’un même territoire : deux bœufs musqués qui entreront finalement en lutte à la tombée du jour. Ils rugissent, chargent, emmêlent leurs cornes, se repoussent et chargent de nouveau. Jusqu’à ce que le vainqueur prenne calmement possession de son troupeau.

Le troisième duo est formé du poète, professeur et chroniqueur Éric Charlebois et du cinéaste Jean Marc Larivière sur le film Le dernier des Franco-Ontariens réalisé en 1996.

Le réalisateur franco-ontarien Jean Marc Larivière s’inspire du recueil de poésie Le Dernier des Franco-Ontariens de Pierre Albert pour construire son film éponyme qui amalgame des séquences fictives, des passages réalistes, des scènes adaptées du texte d’Albert et d’autres émanant de son imagination et de celle de sa scénariste Marie Cadieux. L’étude des rapports transfictionnels qui s’installent entre le livre et le film permet de soulever les problèmes de réception qu’une telle structure éclectique suscite et de tracer le parcours de spectature inhabituel, c’est-à-dire l’interaction entre le film et le spectateur, qu’elle fonde.

Galerie photos

Extraits vidéo

Feuille de route

2016

  • 6 août au Festival de poésie de Caraquet