Notre septième épisode

Pour le septième épisode de La haine de la poésie, nous recevons Amélie Laurence Fortin et Isabelle Gaudet-Labine en visioconférence. Amélie Laurence Fortin nous présente le projet Sunburst qu’elle a créé en résidence au Studio du CALQ à Berlin, ainsi que les exercices qui ont mené à cette création. Les deux invitées discutent du projet Roche plante mer bois, un livre d’artiste sur lequel les deux ont travaillé, qui allie arts visuels et poésie. Elles discutent également du matériau de leur art respectif, les mots et le langage pour Isabelle, la lumière, la photo et l’espace pour Amélie. Isabelle oppose le matériau du langage à la communication, car elle considère que la poésie est l’expression d’une subjectivité, davantage qu’un acte de communication. Amélie considère que ce qu’elle communique dans son art, ce sont des sensations. Elle ne cherche pas l’unanimité et considère la polarisation importante dans son travail. Isabelle Gaudet-Labine lit quelques extraits de sa poésie.

Sunburst sera présenté au Mois multi en février 2021.

Mon processus artistique se situe dans l’expérience du percevoir, de saisir l’invisible et de traduire ces sensations de façon obsessionnelle dans le champ des arts visuels contemporains. En traitant plusieurs médias, je me permets d’explorer plusieurs univers, plusieurs concepts. Mais ceux-ci ont toujours ancrage dans le senti. Rencontrer Isabelle Gaudet-Labine dans le cadre du projet « La haine de la poésie » m’a permis de confirmer, une fois de plus (!), à quel point nos façons de procéder dans le geste créatif se recoupent et à quel point cette amitié enrichit ma réflexion sur le monde sensible des mots.
— Amélie Laurence Fortin

J’admire le travail d’Amélie Laurence Fortin et de Rhizome; c’était génial d’être réunis pour parler ensemble de poésie, en large et en travers, surtout en travers! La façon dont Amélie aborde la matière est sans cesse renouvelée. Je trouve très inspirant ce qu’elle a dit à propos des seuils, des espaces d’exploration qui lui permettent de se situer entre ce qui est et ce qui est à venir. Nos poétiques, si j’ose dire, ont des atomes crochus. Chose certaine, les questions de Simon donnent envie de poursuivre la discussion!
— Isabelle Gaudet-Labine

 

Nos invitées

Amélie Laurence Fortin

Amélie Laurence Fortin, artiste en arts visuels et directrice générale et artistique de Regart

Amélie Laurence Fortin est artiste en arts visuels et directrice générale et artistique de Regart, un centre d’artistes autogéré dédié aux arts contemporains à Lévis. Son travail a été présenté dans des expositions individuelles et collectives, dans des foires d’art, des festivals, et il fait partie de collections privées et publiques tant au Québec qu’en Europe. En 2020, grâce à l’obtention de la résidence CALQ Studio à Berlin, d’une invitation de Werktank (Leuven) et d’un appui des productions Recto-Verso (Québec), elle a réalisé SUNBURST, un projet d’exposition qui sera en tourné en Europe et en Amérique du Nord jusqu’en 2022.

© photo : Émilie Dumais


Isabelle Gaudet-Labine

Isabelle Gaudet-Labine, poète et travailleuse culturelle

Isabelle Gaudet-Labine est l’autrice de cinq livres de poésie, dont les plus récents sont Nous rêvions de robots (2017), Pangée (2014) et Mue (2009), parus aux Éditions La Peuplade. Ces dernières années, elle s’est intéressée à la construction de l’identité dans un monde de plus en plus dématérialisé et elle a exploré le rôle du système du travail dans l’aliénation de l’être humain. Dans ses nouveaux projets, elle s’interroge sur les façons de modifier son regard.